Us and Them - Pink Floyd
DAVID GILMOUR - THE LIVING GOD
Sweet Child O’Mine - Guns N’Roses
AXL ROSE -THE SEXIEST MAN ALIVE
Brother in arms - Dire Straits
MARK KNOPFLER
Un blog sans prétention dédié à la postérité...
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DAVID GILMOUR - THE LIVING GOD
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Tout a commencé par la décision d’installer un poèle à granule dans ma petite maison à Préviala. L’idée était d’enrichir mon environnement d’une source de chaleur autre que l’électricité. J’ai donc fait l’acquisition d’un poèle à granule, qui en 2021 représentait une excellente alternative énergétique aux factures salées de notre bonne vieille compagnie nationale d’électricité. Après plusieurs tentatives infructueuses de configuration d’installation, j’ai été contrainte de remettre à l’année 2022 la mise en place dudit poèle. Revenue en France, j’ai constaté avec l’aide du maçon que l’installation était possible mais très compliquée. Après maintes tergiversations, j’ai pris la décision de renoncer et de laisser la maison en l’état avec l’intention de ne revenir qu’en été pour des vacances familiales.
De dépit et en guise de consolation, j’ai donc décidé de m’offrir le petit voyage que j’ai toujours rêvé de faire sans jamais pouvoir le concrétiser. Je suis donc partie à Marrakech, en solo pour la première fois de ma vie. Ma petite-cousine m’ayant précédée en mars, j’ai suivi ses conseils et recommandations pour me trouver un hébergement pas cher et des bons plans pour visiter cette région du Maroc.
Que dire de cette ville dont j’ai tant entendu parler ? Quelle est bouillonnante d’activité serait un euphémisme…Diversité, couleurs, mouvements incessants, elle est tout sauf reposante. On se sent pris dans un tourbillon de vie, de luttes, de survie et on peine à tenir le rythme tant il palpite à chaque coin de rue, dans le labyrinthe du souk, près de la mosquée, et plus particulièrement sur la place Jemaa el Fna, qui est le coeur battant de la ville. Les touristes y sont légion, happés par la multitude de sollicitations qui s’offrent à eux…on ne sait plus de quel côté se tourner pour ne rien manquer du spectacle qui se déroule sous nos yeux ébahis. Charmeurs de serpents, berbères en costume tradtionnel, marchands de fruits, de légumes, musiciens en tout gentre…mais tout cela a un prix. Il n’est pas conseillé de prendre des photos sans avoir donné une petite pièce au préalable…bref, rien de nouveau sous le soleil des pays chauds..
Heureusement il existe une multitude de façons de compenser ce bouillonnement d’activités par une pause salutaire. Une première excursion à Essaouira m’a permis de reprendre contact avec un élément indispensable à la relaxation : le bord de mer et son effet apaisant. Ville majestueuse dotée de fortifications datant du XVIII siècle, située au bord de l’océan atlantique, c’est essentiellement un port de pêche où l’on peut déguster du poisson frais pêché. Déambuler dans les rues de la Medina et marcher sur la plage: voilà un plaisir sans pareil, qui ne coûte que quelques pas. Trois heures de route sont toutefois necessaires pour y arriver mais le trajet à lui seul vaut le déplacement.
Une deuxième escapade dans la vallée de l’Ourika m’a permis de voir un autre côté de la culture marocaine. Celui des Berbères et leur mode de vie…Bien que très touristique, cette excursion permet de s’évader dans un décor bucolique avec en toile de fond les montagnes de l’Atlas qui culminent à 4167 métres. Les cimes enneigées offrent un spectacle grandiose sur la route qui mène aux villages berbères parsemés dans la vallée et le long du sentier qui grimpe jusqu’aux cascades des sommets…(bien entendu , pas les plus hauts). Là encore, le travail des artisans, potiers, tisserands, travail du cuir, de l’argile rouge, du cuivre, etc…rien n’est laissé au hasard pour satisfaire la curiosité des touristes et générer des revenus indispensables à la survie de ce peuple fondateur.
Je pourrais m’épancher encore longtemps sur ce voyage initiatique qu’avaient fait mes parents avant moi. Cependant je laisse le soin de découvrir les merveilles que recèle ce pays et plus particulièrement celle que l’on surnomme la « ville ocre ». Une richesse culturelle incroyable: le palais de la Bahia, le palais de Badi, les souks, la mosquée La Katoubia, les jardins Majorelle qui m’ont permis de découvrir l’influence du peintre du même nom et la villa Oasis, lieu d’inspiration du créateur YSL..
Bref, pour ma part, je repars avec le sentiment d’un bel accomplissement, même si j’aurais tant aimé le partager avec Laura et Luc. Voyager seule n’est pas des plus intéressant et partager ses impressions avec un Ipad des plus palpitant. Qu’importe le voyage en vaut la peine et je crois que demain le petit-déjeuner sur la terrasse du Riad au soleil levant, ponctué par l’appel du muezzin et le chant du coq va me manquer.
Heureusement, ce dernier ne me fera pas défaut demain à Préviala.
(Bon, il faut quand même que je mentionne le thé à la menthe sur la terrase avec un chat pour interlocuteur. Une belle expérience tout de même, en dépit du fait qu’il n’était pas très réceptif, baillait d’ennui sans retenue quand il ne s’endormait pas nonchalamment sur son coussin douillet.)
Et je suis submergée par l’émotion et la culpabilité d’avoir abandonné cette ville que tout le monde s’emploie à dénigrer avec une force et un mépris totalement assumés. Car il faut bien se l’avouer rien de plaide en sa faveur ces derniers temps: nids de poule, chaussée défoncée, travaux omniprésents, festival de cônes orange, désertification, bureaux inoccupés, et l’ennemi invisible tapi à chaque coin de rue de la ville fantôme.
Exilée à la campagne par nécessité, je constate que beaucoup de Montréalais ont fait le choix de fuir de la ville aux mille maux pour aller investir la campagne et s’installer en toute hâte dans la région environnante, dans un « sauve qui peut » digne de l’exode des citadins sous l’occupation.
Eh bien moi qui suis en confinement en région depuis la mi-mars, je peux vous assurer que je compte les jours, avant de pouvoir prendre possession de mon appartement en construction qui a souffert d’un retard de livraison de six mois supplémentaires à cause de la pandémie. Et je me prends à rêver de tout ce qui me manque cruellement depuis ces huit mois confinée dans un rang de campagne à une vingtaine de kilomètres de la ville la plus proche.
Donc chers amis nouvellement installés hors de Montréal, si j’en crois mon humble expérience, voici quelques un des petits plaisirs dont vous allez éventuellement être nostalgiques, perdus dans votre retraite bucolique:
Bon, j’arrête ici. La liste est longue et je pourrais finir par irriter tous ceux qui trouvent que j’embellis la réalité et décris « un monde de fantaisie. » loin de la vérité. Je crois seulement qu’il faut s’accrocher à ses idéaux. Ce n’est que comme cela que nous pourrons continuer à vivre à Montréal dans une ville à la vocation redéfinie, car l’occasion est trop belle d’en faire un lieu plus humain, plus créatif, plus ouvert. Alors bonne chance à ceux qui ont choisi le repli identitaire. :) Moi j’ai hâte de revenir en ville.
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